Retours d'expérience RH  Publié le 15/11/2021

RSE : un sujet central dans l’entreprise post Covid-19 ?

Depuis le début de la crise sanitaire, la RSE (responsabilité sociale des entreprises) est un sujet qui devient central pour de nombreuses entreprises. Selon le baromètre des DRH 2020, promouvoir et développer les politiques de RSE est une priorité pour 31 % des RH. Les impacts économiques et sociaux ont poussé les employeurs à agir pour accompagner leurs salariés, soutenir l’emploi et prioriser le tissu économique local. Le volet social et humain de la RSE prend donc de l’ampleur. Quelles tendances peut-on noter ? Quelles sont les mesures phares prises depuis 2020 ?

2020 : une année de transition pour la RSE


Depuis mars 2020, la situation socio-économique a basculé. Pour y faire face, beaucoup d’entreprises ont œuvré pour l’intérêt général : les initiatives se sont multipliées pour contribuer à l’effort collectif (création de masques ou de gel, services gratuits pour faciliter les échanges, la mobilité, etc.) ou soutenir les salariés en chômage partiel (maintien de la paie à 100 %, garantie de l’emploi, etc.). Cet élan solidaire adresse les enjeux sociétaux provoqués par une crise aux impacts inédits. Les Français ont d’ailleurs souligné le rôle exemplaire des entreprises depuis le début de la pandémie.

Dans cette même dynamique, en 2020, 88 entreprises sont devenues sociétés à mission. Pourquoi cet engouement ? La proportion de DRH qui estime que la redéfinition de l’objet social et des missions de l’entreprise (raison d’être) est un sujet important progresse de 36% en 2020. En effet, face à des salariés moins engagés – 46 % sont moins engagés qu’auparavant – les entreprises doivent innover pour les remobiliser. Quoi de mieux que des projets motivants et à impact qui offrent davantage de sens ?

Quels volets RSE intéressent les entreprises en 2021 ?


  • Priorité à la Qualité de Vie au Travail et à la santé des salariés

La crise sanitaire a bouleversé les habitudes de travail avec la massification du télétravail. Entre cinq et huit millions d’actifs se sont mis à télétravailler à 100 % du jour au lendemain ! Ce tournant a provoqué pas mal de déstabilisations : perte de repères, des horaires erratiques ou encore une frontière brouillée entre l’espace personnel et professionnel. Ainsi, 89 % des RH considèrent la Qualité de Vie au Travail comme extrêmement importante ou très importante (contre 88 % en 2019).

Alors que 49 % des salariés présentaient de la détresse psychologique en 2020, le rôle de l’employeur est de proposer des dispositifs de prévention et d’accompagnement contre les différents impacts humains : stress, burn-out, isolement, anxiété, etc. Quels dispositifs se sont développés récemment ? Aide à la parentalité, mise à disposition de psychologues du travail, lancement d’une cellule d’écoute, des formations aux RPS (risques psychosociaux) pour les managers ou encore des activités en faveur du lien social. Tout ceci favorise la mise en place de conditions de travail en faveur du bien-être et de la sécurité psychologique.

  • Soutenir l’économie et l’emploi

Malgré les challenges financiers, beaucoup d’entreprises se sont efforcées de lancer des actions pour soutenir l’économie locale. L’un des défis majeurs reste le maintien des emplois et des recrutements. Certaines catégories de personnes ont été plus touchées que les autres : les offres d’emploi accessibles aux jeunes diplômés ont chuté de 40 % en 2020. Pour y faire face, des campagnes de recrutement ont été organisées pour les apprentis, soutenues par l’aide de l’État.

Exemple

GRDF s’est notamment engagé à conserver le recrutement annuel de 500 alternants. L’assureur AXA, quant à lui, a maintenu près de 900 recrutements d’alternants.


De même, les intérimaires ont été durement impactés : le premier confinement a stoppé de nombreuses missions en intérim (-10,3 % de travailleurs intérimaires en octobre 2020 sur un an). Des entreprises telles que Salesforce ont pris l’engagement de ne pas interrompre les contrats temporaires (partout dans le monde). Ces décisions sociales sont loin d’être anodines alors que l’Insee recensait 345 plans de sauvegarde et 715 000 emplois détruits au premier semestre 2020.

  • Miser sur des politiques d’employabilité

Face aux changements induits par le télétravail et la digitalisation, les entreprises doivent accompagner les salariés dans le développement de leurs compétences. Un investissement massif dans la formation aux compétences de demain (digitales, soft skills, etc.) devient prioritaire ! Pour cela, il faut bâtir une vision RH durable et 100% orientée employabilité afin de les préparer aux nouveaux défis du travail, à la fois plus digitalisé et plus incertain. Comment ? Grâce à des politiques RH d’envergure : certification, intrapreneuriat, mentorat, VAE, etc. L’idée est de proposer des trajectoires plus individuelles et pertinentes pour envisager l’avenir plus sereinement.

Exemple

À titre d’exemple, le cabinet de conseil Adone a offert à tous ses salariés des formations (gestion de projet, Scrum…) durant le confinement. Certaines ont mené à des certifications reconnues leur permettant de valoriser leur parcours à la fois en interne et en externe.



Auteur : Laure Girardot




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