Recrutement : 4 tendances de fond pour 2022

En janvier, la ministre du Travail et de l’Emploi, Elisabeth Borne, déclarait que l’année 2021 avait été « exceptionnelle pour l’emploi ». 2022 s’annonce sur la même dynamique selon les prévisions de l’Insee : les créations d’emploi devraient atteindre 80.000 au premier semestre. Comment les entreprises vont-elles attirer et recruter les talents cette année ? Avec une crise sanitaire en filigrane, les tendances initiées en 2021 s’installent dans le paysage du recrutement : digitalisation et hybridation des recrutements, refonte de l’expérience candidat, investissement dans la marque employeur et approche collaborative.

Un marché du travail dans tous ses états

Le marché de l’emploi est en pleine ébullition avec différents mouvements observés. D’abord, le spectre de la “grande démission” débarque en France : la pénurie de talents constitue l’un des principaux défis des recruteurs aujourd’hui. Une étude de Pôle emploi indique que 7 entreprises sur 10 rencontrent des difficultés faute de profil. Un manque de main d’œuvre qui crée des tensions sur certains secteurs porteurs. Quels sont-ils ? Selon ManpowerGroup, il s’agit de l’éducation, la santé, le social, la construction, la banque et l’IT. En effet, selon Numeum, l’association représentative du secteur du numérique, il manquerait environ 10 000 ingénieurs informatiques. Ensuite, dynamisé par la confiance des entreprises, le nombre de recrutement des cadres est en plein essor et “est bien parti pour battre le record de 280.000 enregistré en 2019”. Quant au chômage, selon les prévisions de l’Insee, même s’il reste élevé alors que les entreprises cherchent à recruter, le taux poursuivra sa baisse au premier trimestre 2022, pour s’établir à 7,7 %. Puis, il baissera de manière graduelle au second trimestre pour atterrir à 7,6 %.

Comment assurer un recrutement pertinent en 2022 ?

• Tendance n°1 : Déployez votre marque employeur
  

  
  

Pour faire face à la pénurie de talents, il faut se démarquer afin d’attirer les candidats ciblés et en phase avec la culture de l’entreprise. Comment susciter l’intérêt ? Cette année, la marque employeur reste sur le devant de la scène avec quelques pratiques incontournables. D’abord, l’utilisation des réseaux sociaux pour faire connaître l’entreprise (vision, valeurs, culture). En effet, rappelons que 82 % des demandeurs d’emploi cherchent à se faire recruter via les réseaux sociaux (1). En utilisant des canaux variés, comme Snapchat, Instagram ou TikTok, un employeur bénéficie d’une audience plus large. Il s’agit de candidats qui ne sont pas toujours présents sur LinkedIn ou les “passifs”.

Ensuite, l’importance d’une page carrière claire se confirme : selon un sondage Viadeo, 95% des candidats se renseignent sur un employeur avant de postuler. Mais 67% déplorent le manque d’informations (2) ! Bien organisée, elle reste un canal de recrutement à part entière. Il est donc impératif de réfléchir à une stratégie de contenus pour la dynamiser. Quelques exemples : vidéos de collaborateurs, témoignages divers, présentation des missions de l’entreprise ou encore mise en valeur du package salarial et des avantages.

Pour finir, la rédaction des offres ne se résume plus à une liste de tâches (souvent indigeste) ! Soignez la présentation des offres d’emploi avec des infos en phase avec les attentes des candidats : l’intérêt du poste, la localisation (attendue par 97% des candidats (3)), la flexibilité offerte (pour 33% il s’agit d’un facteur d’attractivité (4))…

• Tendance n°2 : Revisitez et optimisez votre processus de recrutement
  

  
  

60 % des candidats (5) ont déjà abandonné un processus de recrutement jugé trop long. La guerre des talents est aussi celle du temps ! Selon l’étude d’ERE Medis, les meilleurs candidats restent disponibles sur le marché du travail pendant 10 jours seulement. Autre donnée clé : 57 % des demandeurs d’emploi (6) se désintéressent d’un emploi si le parcours à l’embauche est trop long. Pourtant, encore aujourd’hui, 70 % des entreprises mettent 1 et 4 mois pour réaliser une nouvelle embauche (7).

L’enjeu est clair : alléger le nombre d’étapes pour garder l’engagement des talents. Comment ? Il faut simplifier et automatiser le processus au maximum pour créer une expérience candidat plus simple et agréable. En effet, près de 3 candidats sur 4 souhaitent pouvoir postuler rapidement à une annonce (2) et 50%, sur un mobile ! De même, engagez-vous sur des délais de réponse plus courts. Puis, si possible, automatisez une partie des messages échangés avec les candidats.

• Recrutez en mode phygital
  

  
  

La digitalisation du processus de recrutement se confirme : trois quarts des employeurs et 6 talents sur 10 estiment qu’elle améliore les embauches (8). Particulièrement, 74 % des employeurs pensent qu’elle leur donne accès à de meilleurs profils. Ainsi, il est tout à fait pertinent de transformer une partie des étapes de recrutement en mode distanciel pour offrir une meilleure flexibilité aux candidats.

Attention, pour bâtir une expérience candidat vraiment attractive, il est recommandé de travailler sur une réingénierie globale du parcours. Commencez par vous mettre à la place du candidat et imaginez des moments interactifs et motivants en multi-format. Est-ce un questionnaire en ligne ? Est-ce une interview en visio ou une vidéo différée ? Après deux années de 100% (ou quasi) distanciel, c’est le moment de remettre des “intéractions réelles” au cœur du processus. En complément des étapes à distance, elles deviennent des moments privilégiés.

• Misez sur le recrutement collaboratif
  

  
  

74 % des employeurs (9) admettent avoir embauché une mauvaise personne ! Il semblerait que 46 % des CV contiennent de fausses informations, selon l’étude de Criteria Pre-Employment Testing.

Pour éviter ces erreurs coûteuses, de plus en plus d’entreprises se lancent dans le recrutement collaboratif. Le fonctionnement est le suivant : plusieurs personnes interviennent, en plus des RH, dans le processus global. Il peut s’agir d’un manager, d’un collaborateur de l’équipe concernée par le recrutement, voire, d’un prestataire externe. Grâce à cette contribution, l’avantage est d’orienter très rapidement le recrutement sur les enjeux business et humains. De même, côté candidat, cela permet de rencontrer plus de personnes : une manière de découvrir naturellement la culture et le fonctionnement de l’entreprise. Pour finir, à l’heure où les entreprises se veulent plus inclusives, le recrutement collaboratif s’avère un rempart contre toute forme de discrimination car il limite, de fait, les biais.

Auteur : Laure Girardot

Sources :
(1) Étude réalisée par RegionsJob
(2) Étude ManpowerGroup
(3) Étude Cadremploi février 2021
(4) Étude Ifop/Figaro Insiders 2020
(5) Une enquête d’Officevibe
(6) L’étude de Robert Half
(7) Rapport LinkedIn
(8) Étude d’OpinionWay pour l’agence de recrutement 100 % digitale Bruce, 2021
(9) Étude de Career Builder

Vous adorez cet article ?

Pour être sûr de ne rien rater, recevez par e-mail chaque mois gratuitement tous les articles incontournables des dernières semaines en vous inscrivant à la newsletter.