La période de confinement a été compliquée pour de nombreux salariés. 44 % d’entre eux présentaient de la détresse psychologique selon un sondage publié en avril 2020. Face aux circonstances extraordinaires et à leurs impacts sur la santé des salariés, les employeurs ont renforcé les actions de prévention et ont lancé un panel d’initiatives en faveur de la qualité de vie au travail. En déconfinement, il faut absolument poursuivre l’attention portée à la QVT afin de rassurer au maximum vos collaborateurs, souvent inquiets pour leur avenir et les nouvelles conditions de travail imposées. Quelles sont les actions à privilégier pour favoriser une reprise sereine ?
Renforcer la détection des risques grâce à des enquêtes régulières
À l’heure du “retour au bureau”, les inquiétudes persistent. 58 % des actifs (1) se déclarent inquiets pour leur évolution professionnelle et 52% sont notamment soucieux par rapport à la situation économique de leur entreprise et craignent un licenciement. Pour détecter les “signaux faibles” le plus en amont possible et adresser au mieux les inquiétudes, les outils de sondages tels que les baromètres ou les enquêtes salariales sont très utiles. Pratiqués régulièrement, ils permettent de prendre le pouls des différentes équipes et d’engager des actions en conséquence. Cette écoute est primordiale pour assurer un retour à la motivation et la croissance car 66% des salariés (enquête Empreinte Humaine) affirment que leur engagement au travail dépendra de la façon dont l’employeur se préoccupe de leur bien-être.
Être plus à l’écoute des individus via une cellule d’écoute
La reprise s’avère complexe pour les employeurs au regard des mesures sanitaires et des changements organisationnels occasionnés. Ajouté à cela, il faut également rester vigilant quant aux risques psychosociaux (RPS) générés par les incertitudes inhérentes à la situation actuelle. En termes d’actions, il peut être intéressant de prévoir des entretiens individuels avec les collaborateurs afin de prendre acte de leurs suggestions mais aussi d’évaluer leur niveau d’anxiété. Certaines entreprises ont d’ailleurs lancé une cellule d’écoute pendant le confinement, soit gérée par un prestataire externe avec des psychologues ou spécialistes des RPS, soit en interne via des référents ou les équipes RH. L’idée de poursuivre ce type de dispositifs demeure très pertinente afin de suivre les populations les plus sensibles, difficilement détectables car peu enclines à se confier spontanément… Elles permettent également d’apporter des réponses plus individualisées face à des situations personnelles souvent spécifiques.
Favoriser l’équilibre de vie face à la normalisation du télétravail
Le télétravail va probablement se poursuivre, du moins à temps partiel, afin de gérer la distanciation physique imposée par les mesures gouvernementales. Il apporte un confort certain aux salariés : moins de temps de transport, prise en compte des rythmes individuels, organisation plus souple de l’agenda…
Pour autant, à mesure du confinement, de nombreux effets collatéraux sur la santé ont émergé ! Par exemple, les Américains parlent de plus en plus de “Zoom burnout” ou de “Zoom fatigue”, en référence à l’outil de visioconférence. À savoir un épuisement cognitif induit par une sur-utilisation de ce moyen de communication. Il est également question de la “surcharge collaborative” des télétravailleurs : se sentant obligés de garder le lien, ces derniers répondent dans l’urgence à tous les emails et participent à toutes les réunions. Des habitudes à bannir grâce à des initiatives en faveur de l’équilibre de vie :
- des formations à la gestion du temps pour gérer les priorités ;
- des “sessions détente” pour encourager les pauses dans la journée : relaxation, yoga, sophrologie, sport…
- l’accompagnement des managers à la gestion des équipes en télétravail pour poser les bonnes habitudes de travail et les limites ;
- la mise en place d’une charte du télétravail avec un volet bien fourni sur le respect de l’équilibre de vie.
Pour aller plus loin, l’Anact a mis à disposition un kit gratuit pour concilier télétravail et QVT.
Maintenir le collectif grâce à des actions de cohésion sociale
La crise du Coronavirus a remis le facteur humain comme priorité indispensable du fonctionnement des entreprises. La dynamique collective, notamment, ne peut se faire sans
l’entretien du lien social. Après deux mois de confinement, les salariés sont avides de moments conviviaux. En effet, une enquête sur l’organisation du travail post-confinement lancée par La Villa Bonne Nouvelle d’Orange souligne leur besoin de coopération et 47% des actifs redoutent la perte du lien avec leur équipe.
Il est donc indispensable, pour renouer avec ses collègues et redonner du sens commun, d’organiser des moments d’équipe à condition qu’ils soient collaboratifs et réguliers. Hebdomadaires ou mensuels, imaginez des formats novateurs avec vos salariés pour les engager : ils peuvent être informels (sessions créatives, sportives, déjeuners, pauses café…) ou dédiés à des projets clés pour l’entreprise (objectifs à moyen terme, stratégie…). Afin de s’adapter aux contraintes du déconfinement et poursuivre sur la lancée des points virtuels développés par le télétravail imposé, n’hésitez pas à mixer la modalité distancielle et présentielle.
Auteur : Laure Girardot
Sources :
(1) Enquête YouGov pour le site d’emploi Monster, 2020
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